GAËTAN SOERENSEN

Un Jardin Palestinien

LE 109 - PÔLE DE CULTURES CONTEMPORAINES

[expo collective] la chair et la pierre
Vernissage le samedi 23.09
18h - 22h

Un Jardin Palestinien est une proposition issue du travail documentaire Waqf de Gaëtan Soerensen. Le projet est présenté avec la collaboration d’Adrien Vargoz, commissaire indépendant. Initié en 2017 et terminé en 2022. Durant 5 années, Gaëtan Soerensen s’est rendu plusieurs fois en Cisjordanie afin d’y retrouver et de documenter un terrain, au coeur de Naplouse, appartenant à une famille exilée en Jordanie après la guerre des Six Jours en 1967. Les membres de cette famille exilés, les Fakhreddine, sont dans l’impossibilité de revoir leur terre depuis 56 ans. Ils précisent que ce terrain est sous la juridiction d’un acte cadastral : le waqf. Le waqf place le terrain en question sous séquestre et rend sa vente impossible, car appartement ad vitam æternam à la famille Fakhreddine et leurs descendants.

Un Jardin Palestinien se concentre sur la parcelle n°8 du waqf. La parcelle n°8 est un terrain resté en friche lors de l’exil de 1967. En se rendant en Palestine, Gaëtan Soerensen pu observer les contours de ce terrain et y rencontrer les membres de la famille Fakhreddine ayant choisi de rester afin d’administrer cette terre et de veiller sur le waqfiyya attestant leur propriété. Dans l’impossibilité d’investir d’avantage sur ce terrain, les membres restants de la famille ont choisi de louer gracieusement le terrain à des fermiers depuis plusieurs décennies afin qu’il ne deviennent pas une friche. Ces derniers prennent soin de la terre, et procèdent à une agriculture de subsistance en semant de nombreuses plantes.

Le travail prend appui, d’abord, sur l’étude d’un waqfiyya qui est à la fois l’acte juridique et la carte sur lequel sont détaillées les bordures de chaque terrain. Gaëtan Soerensen se rend sur les lieux afin de les photographier. Les images produites documentent la situation actuelle des parcelles. L’artiste se met ensuite en quête des propriétaires, des héritiers ou des habitants des parcelles. Les rencontres photographiées ou filmées, constituent une nouvelle strate documentaire révélatrice de la complexité de la situation, à la fois drame intime et collectif. Confronter le témoignage, la carte et la réalité topographiques des frontières est devenue pour moi une priorité dans ma recherche documentaire. À la fois carte et preuve de l’acquisition, le waqfiyya se transmet ensuite précieusement au sein de la famille.
La terre continue à produire. L’observer nous aident à comprendre ce que le waqf représente pour eux. Des deux côtés de la frontière, il représente la trace d’un héritage fort, la preuve d’une origine si souvent mise à mal par l’inexistence d’un État. La preuve qu’une terre ne peut pas mourir ou être abandonnée. Ce n’est pas simplement un leg ou un héritage, c’est une véritable preuve d’existence.
Preuve d’être légitime, preuve de résister.

Gaëtan Soerensen (né en 1993 en France) est photographe. Àprès des études en cinéma à l’Université de Strasbourg et de photographie à l’Ecole Supérieur des Arts le Septantecinq (Belgique), il est diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (France) en 2022.

Il poursuit actuellement des recherches et des travaux créatifs sur les territoires palestiniens (Cisjordanie) avec la photographie, le film et l’installation, qui sont autant de tentatives de démêler la notion de propriété (Waqf). Un assemblage poreux de formes toujours en lien avec l’ancrage. Une volonté documentaire pour redéfinir la notion de terrain.

Gaëtan Soerensen reçoit la Bourse Marc de Montalembert 2020 et expose en avril 2023 à la Fondation Marc de Montalembert à Rhodes, Grèce. Il est également invité à exposer ce projet à Image Festival Amman, Jordanie en mai 2023 avec le soutien de l’Institut Français de Jordanie.

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INFOS PRATIQUES

vernissage : samedi 23.09 – 18h
expo : 23.09 – 14.10
mer – sam : 11h – 18h

Le 109 – pôle de cultures contemporaines
89 route de Turin – 06300 Nice