MATHIEU FARCY

Je n'habitais pas mon visage

LE 109 - PÔLE DE CULTURES CONTEMPORAINES

[expo collective] la chair et la pierre
Vernissage le samedi 23.09
18h - 22h

« Je n’habitais pas mon visage » m’a dit Samia, lors de l’un de nos entretiens.
Son visage comme une maison désertée. Abandonnée.

Comme les quatre autres participant.e.s de ce travail, Samia a eu un cancer du visage, suivi d’une reconstruction. 
Chacun.e a vécu différemment la disparition d’un visage connu, stable, pour s’engager dans un labyrinthe d’incertitudes.

Tout ce projet prend d’abord racine dans le désir d’une création commune. Comment rendre compte d’un traumatisme si grand que la perte de son visage ? 
Comment créer un espace d’élaboration à partir de ressentis, d’expériences, de rêves ? Comment rendre plus horizontale la création artistique ?

Lors de nos premières rencontres nous échangions autant sur leur parcours hospitalier que sur leurs ressentis vis-à-vis d’eux-mêmes ou d’autrui. 
Personne n’avait, a priori, d’idée de création définie, mais ressentaient la nécessité d’élaborer, de créer à partir de leur expérience si particulière.

Toutes les œuvres, images et textes sont des co-créations, elles ont toutes été pensées ensemble.

Avec le soutien de Culture à l’hôpital (DRAC et ARS d’Ile de France et APHP), de la région Hauts-de-France, du département de la Somme et de Photon.

Né en 1985, vit entre Amiens et la Lozère.

Lorsque je suis devenu photographe, je disais que je travaillais sur un sujet ; sur les touristes dans les belvédères, sur les ouvriers de l’usine Goodyear. Pourtant, quelque chose n’allait pas, un grain de sable, une gêne. Pendant l’écriture de Je n’habitais pas mon visage, je compris : je ne voulais pas travailler sur, mais avec. La différence des deux approches m’a libéré, m’a ouvert de nouvelles questions, des horizons jusqu’alors bouchés par une idée trop verticale de ma place.

Tous les travaux que je mène depuis prennent racines dans les rencontres humaines, avec l’idée que l’art est une manière de prendre soin de l’autre. Travailler avec celles et ceux qui n’ont pas accès à la création ou à la culture, et penser ensemble des images commes des amulettes, dans lesquelles se raconter. Ces travaux se situent toujours sur un fil ténu, au carrefour du désir de chacun.
Accepter cette posture en équilibre permet la naissance d’œuvres justes, dépositaires d’histoires et d’émotions.

Les projets crées en duo avec Perrine Le Querrec, écrivaine, – sous le nom de PLY – témoignent eux aussi d’une nécessité de créer en collectif, loin de l’image de l’artiste solitaire. Que ce soit par la création en duo, ou par l’échange avec des images d’archives, des textes, les travaux que nous créons avec PLY se veulent résolument tournés vers l’altérité.

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INFOS PRATIQUES

vernissage : samedi 23.09 – 18h
expo : 23.09 – 14.10
mer – sam : 11h – 18h

Le 109 – pôle de cultures contemporaines
89 route de Turin – 06300 Nice