Pendant trois ans, j’ai photographié dans sept prisons françaises en collaboration avec des prisonniers et prisonnières. Je voulais montrer qu’il y a autant de peines de prison que d’architectures particulières, mais j’avais une difficulté : comment photographier dans un système de surveillance ? Comment cadrer sans enfermer ?
Plutôt que d’illustrer l’enfermement, je me suis concentré sur la description des espaces, photographier des prisons plutôt que la prison. J’ai rapidement compris que photographier dans ces lieux, c’était y agir. Dans chaque prison, j’ai organisé des ateliers pour partager mes questions avec des prisonniers et prisonnières, qui sont quotidiennement confronté·es à ces architectures. Nous avons fait des photographies ensemble, j’en ai fait seul, et nous avons discuté tant de la prison que de nos images. J’ai proposé des pratiques, mais je me suis aussi volontiers laissé faire. Ainsi, l’hétérogénéité des formes issues de cette enquête provient d’une attention aux situations et aux rencontres. Finalement, l’architecture des prisons constitue à la fois le sujet du travail et l’espace dans lequel il se fait. Les corps sont la mesure de ces espaces, ils les activent, les révèlent et tentent parfois d’y résister.
L’exposition a été coproduite par Le Point du jour, le Centre photographique Rouen Normandie, le Centre d’art GwinZegal (Guingamp) et Le Bleu du Ciel (Lyon).
Accompagné par Le Point du Jour, ce projet a été soutenu par la Région Normandie, le ministère de la Culture / direction régionale des affaires culturelles de Normandie et par le ministère de la Justice / direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes / SPIP du Calvados, de l’Eure, de la Manche, de l’Orne et de Seine-Maritime, dans le cadre du protocole régional Culture-Justice ; il a bénéficié du concours de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux / SPIP de Dordogne.
Maxence Rifflet a bénéficié du soutien à la photographie documentaire contemporaine du Centre national des arts plastiques.
Maxence Rifflet est né en 1978 à Paris où il vit.
Mêlant photographie, vidéo et écriture, son travail associe des enquêtes menées avec un souci de précision documentaire et une pratique d’atelier expérimentale. Ses principales publications sont « Fais un fils et jette-le à la mer » (avec Yto Barrada et Anaïs Masson, 2004), « Une route, un chemin » (mention spéciale prix Nadar 2010) et « Nos prisons » (mention spéciale du prix du livre photo-texte des rencontres d’Arles 2022).
Nos prisons a fait récemment l’objet de plusieurs expositions : Centre photographique Rouen normandie (2019), Gwinzegal (2020), Le Bleu du ciel (2022) et Le point du jour (2022). Il a depuis réalisé un projet sur les travailleurs du nettoyage dans le cadre de la commande publique « Les Regards du Grand Paris » exposé en 2022 à Paris (musée Carnavalet). Il vient d’achever, en collaboration avec Claire Tenu, un Observatoire photographique des paysages de la vallée de la Seine. Une exposition sera présentée à la Maison d’architecture de normandie (Rouen) à partir du 27 septembre 2024.
21.09 > 12.10
mer – sam : 11h – 18h
+ dim 29.09 & 6.10 : 11h – 18h
Vernissage
sam 21.09 > 16h – 21h
Bus : lignes 7, 8, 14, 19, 88
Tramway : arrêt Vauban
Train : gare de Riquier
+ 2 stations vélo-bleu sur la route de Turin et le boulevard Vérany
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