THIBAULT TOURMENTE

Inventaire déraisonné

LE 109

Grande Halle

VERNISSAGE

samedi 21.09 I 16h - 21h

L’Inventaire Déraisonné est une démarche autant qu’une édition, qui consiste en la collecte empirique d’images, issue de publications documentaires, encyclopédiques, d’un temps où l’image imprimée était incontournable. L’inventaire trace une voie entre civilisation passée, rites, corps médicalisés, dépouilles, elle laisse émerger une mythologie entêtante et fragile.

Le protocole est simple. Recueillir des ouvrages abandonnées dans la rue et en découper certaines photos. Puis choisir et coller, à ce jour plus de 2700 photos pour remplir de manière arbitraire et équilibrée des feuilles Canson de format A4.

C’est un ensemble qui fascine. On cherche des rapprochements de formes, une signification dans ces images d’architectures, de corps, de machines, d’anatomies, d’yeux, d’objets, de statues. Mais le regard se perd vite, s’affole, se laisse prendre par la multitude, par les hasards. Les images ne cherchent pas à séduire. Elles montrent une certain état du monde, tel qu’il est dans ses beautés, ses horreurs parfois, sa banalité souvent.

Quand on accepte de ne pas en comprendre le sens, retour au départ. Toutes ces photos pré-existaient, dispersées dans de nombreux livres. D’ailleurs, ce ne sont des photos mais plutôt des images découpées, en noir et blanc. On peut observer une subtile déclinaison de coloris blancs, de beiges, de gris, de noirs. La matérialité de l’image collée renvoie à la réalité même de ce qui a existé à un moment donné.

Et nous faisons partie de ce monde. Tout cela nous connecte, nous visiteurs devant ces feuilles nous avec ceux qui ont lu les livres, nous avec ceux qui ont pris la photo, nous avec l’objet lui-même, avec l’individu, le bâtiment, le paysage. En regardant cet inventaire, des flux se déploient ainsi à partir de chaque images vers chaque réalité, à partir du présent ici vers différents passés ailleurs.

Ces ramifications dessinent un monde que l’on partage. Paradoxalement, ces images nous éloignent de l’idée même de représentation et nous rapprochent finalement de la réalité des choses. Et c’est là que l’idée de disparition intervient. Tout cela fut. L’impermanence. La fragilité. L’éphémère. Une vanité. Sauf quelques statues de marbre.

En ces temps nouveaux d’obscurantisme et de violence, Thibault Tourmente propose un magistral inventaire qui nous relie tous dans l’espace du monde et dans la profondeur du temps.

D’après un texte de François Loustau.

Installation et encadrement: Atelier Olivier Gachen

Artiste Iconographe / éditeur

Vit et travaille dans les Landes.

QUAND ?

21.09 > 12.10
mer – sam : 11h – 18h
+ dim 29.09 & 6.10 : 11h – 18h

Vernissage
sam 21.09 > 16h – 21h

COMMENT ?

Bus : lignes 7, 8, 14, 19, 88
Tramway : arrêt Vauban
Train : gare de Riquier

+ 2 stations vélo-bleu sur la route de Turin et le boulevard Vérany